Allocution du Père P. Marioge lors de l’assemblée générale
des Anciens Élèves du Collège du Mansourah
du 01 Mai 2006

Pere Paul MariogeC’est avec plaisir et avec joie que nous nous retrouvons. Nous sommes malheureusement moins nombreux que les autres années, nous pensions qu’une date moins rapprochée de la fin des années scolaires serait plus favorable, il n’en a pas été ainsi. Mais je constate quand même que vous êtes plus nombreux à venir des wilaya des environs de Constantine. L’un compense l’autre et cela ne doit pas diminuer notre plaisir d’être ensemble.

Il est un fait aussi que notre association devient de plus en plus connue des deux côtés de la Méditerranée et s’attire beaucoup de sympathie à cause du motif noble de son rassemblement. Promouvoir ce que nous avons appelé l’Esprit du Mansourah, c'est-à-dire l’esprit d’honnêteté, d’amour du travail bien fait, de sens du service, de la tolérance…cela attire les sympathies. Et puis le fait de faire ressurgir après 28 années de silence, dues aux circonstances, un tel idéal tient du miracle et suscite les encouragements. J’en veux pour preuve deux petits faits.

D’abord le dernier courriel (courrier électronique par internet) reçu la veille de mon départ de la part de Monsieur Decanter, professeur de physique – je crois – de 1971 à 73. Il n’était jamais revenu en Algérie depuis lors. Désirant visiter le Hoggar qu’il ne connaissait pas, il est venu ces derniers jours en touriste avec son épouse, Monique. Il a dû s’arrêter à Alger, dire à quelqu’un qu’il était déjà venu travailler en Algérie, préciser qu’il était enseignant au Collège du Mansourah de Constantine. On lui a parlé de notre association, on lui a donné mon adresse e-mail. Dès qu’il est arrivé en France, il a pris son ordinateur et m’a écrit une lettre d’un enthousiasme débordant. Cette année il ne peut pas venir, mais il me promet de faire son possible pour venir l’année prochaine. Comme c’est un militant du service et de l’aide à tous les africains, il nous offre ses services pour tout ce qu’il sera dans ses moyens de faire.

Et puis le nombre de gens qui me demandent de leur raconter cette histoire d’un collège à la vie éphémère, peut-être, (14 ans, ce n’est pas beaucoup), mais qui, malgré ses imperfections, a si bien formé ses élèves que, malgré 28 ans de silence, ceux-ci veulent non seulement en garder le souvenir mais faire tout ce qu’ils peuvent pour en diffuser autour d’eux l’esprit qu’ils y ont acquis et qui les a touchés.

Je me trouve donc de l’autre côté de la Méditerranée transformé en ambassadeur de votre association et je dois sans cesse expliquer notre histoire et répondre à de multiples question sur ce que nous avons fait autrefois et continuons à faire aujourd’hui.

Alors, je vous demande de ne pas vous laisser aller, il ne faut pas à partir demain se dire : « On a passé un bon moment, c’était très agréable, maintenant, chaussons nos pantoufles et attendons, l’année prochaine, la future réunion, pour nous réveiller. » Au contraire, décidons qu’à partir de demain nous allons voir ce que nous pouvons faire pour que vive l’association. Je sais bien que vous êtes tous très occupés par la vie de famille, le travail, l’entreprise… mais il faut arriver à dégager un peu de temps pour que tout le monde participe à ce que nous avons décidé de faire. J’insiste parce que notre Président, Abdelouahab, me dit qu’il est trop seul. Il a bien sa petite équipe autour de lui, mais ça ne suffit pas. Il y a des tas de choses qui n’avancent pas. Par exemple, nos juristes n’ont pas encore fait aboutir l’agrément de notre association. Or il faut que nous soyons agréés pour pouvoir ouvrir un compte en banque, posséder quelques biens… Et il y a toute une organisation à mettre en place, un bénévolat à organiser, en somme il y a du travail pour tout un chacun.

Maintenant voyons ce qui a été fait et quels sont nos projets.

Ce qui a été fait consiste surtout à avoir multiplié les contacts et complété le fichier de l’association. Multiplier les contacts, c’est ce qu’a fait Abdelouahab en communiquant avec le Proviseur actuel du Lycée Tarik ibn Ziad, avec le Centre Culturel Français, avec la bibliothèque Dilou… De mon côté j’ai complété le fichier des anciens, retrouvé les adresses de 38 anciens professeurs, fait connaître l’association dans des rencontres et des conférences.

Denis-Mourad Chetti a développé de son côté notre site internet et il a reçu beaucoup d’encouragements pour la qualité de son travail.

Abdelouahab avec son équipe a assuré la logistique de la journée d’aujourd’hui, envoyé les convocations, tout préparé. Et surtout il a commencé à rassemblé des livres pour une future bibliothèque, c'est-à-dire ce dont maintenant il faut parler.

En effet, qu’allons nous faire pour faire vivre l’association ?
L’année passée nous nous sommes ralliés à l’idée lancée par Abdou Baghli de diffuser notre idéal par l’intermédiaire d’une bibliothèque. Plusieurs se sont déclarés prêts à donner un peu de leur temps pour l’animer. Nous avons même en la personne d’Abdelouahab Benzahra un jeune retraité partageant notre idéal prêt à s’y donner entièrement. Ce n’est pas un ancien du collège, mais nous l’adoptons car il partage notre idéal et il va nous aider à étendre notre association comme je vais l’expliquer un peu plus loin.

Mais le gros problème pour cette bibliothèque c’est de trouver un local. Abdelouhab est d’accord pour mettre à notre disposition, en attendant mieux, un petit appartement qu’il va nous falloir aménager. Nous avons regardé quelles sont les dépenses à envisager. Le rayonnage et le mobilier vont nous coûter 100.000 DA, la peinture et les travaux 50 à 75.000, en somme il nous faut trouver 200.000 DA. Nous allons faire appel à votre générosité et de mon côté je trouverai en France auprès des anciens professeurs et des anciens élèves qui y sont établis une aide substantielle. Ensuite il va falloir assurer le fonctionnement, rémunérer le permanent, la secrétaire, payer les frais de bureau…

Mais surtout il va falloir prévoir l’avenir, c'est-à-dire que dans 2 ou 3 ans, il faudra avoir trouvé un local propre afin de rendre à Abdelouahab son petit appartement. Pour cela rien n’est défini, nous comptons sur la Providence pour nous indiquer le meilleur chemin à suivre : acheter un terrain et construire, avec quel argent ? louer quelque chose, espérer un grand bienfaiteur… Mais en tout cas il faut que notre bibliothèque rapporte un peu quelque chose pour pouvoir tourner. Pour cela nous pourrons y donner des cours de soutien que vous viendrez donner bénévolement et qui pourraient nous faire gagner quelques sous. En somme tout est à envisager et vous devrez tous nous y aider.

Ce local nous servirait aussi de lieu de rencontre, le fichier des anciens y serait déposé et il y aurait même une chambre pour y recevoir l’un ou l’autre visiteur.
Voilà tout ce dont nous avons maintenant à débattre.

De plus, pour réaliser de tels projets il faut étendre le nombre des gens de notre association. En effet si on s’en tient aux anciens du collège, il s’agit d’un numerus clausus puisque le collège n’existe plus et qu’il ne génère donc plus aucun ancien. Donc, comme nous l’avons déjà commencé, nous invitons tous les anciens de Jeanne d’Arc à nous rejoindre. Mais il nous faut aller plus loin et chercher par relation d’amitié à voir qui partage notre idéal. Le critère pour accepter quelqu’un sera de faire sien l’Esprit du Mansourah et de s’engager à le répandre. Cet esprit a été défini dans mon allocution de juin 2003, Abdelouahab l’a réécrit Il faudra faire un tiré à part et le présenter à qui veux nous suivre. À partir de là nous aurons un groupe de gens prêts à nous aider physiquement et financièrement à faire vivre notre bibliothèque avant qu’un jour nous nous lancions vers d’autres initiatives.

Voilà ce dont nous allons débattre maintenant, voir si vous êtes tous d’accord pour cette ligne d’action et voir comment vous allez vous engager pour y faire quelque chose.

Constantine, les Platanes, lundi 1er mai 2006
Paul Marioge

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