MATEO FALCONE … A L’HONNEUR …DANS LES AURES
Une voiture stoppa devant notre station d'essence, moi qui étais au magasin, j'étais un peu surpris de voir sortir de l'auto un homme familier, que je connais parfaitement : c'était Mr PIROTTE qui venait à la MESKIANA pour le TOURNAGE DU FILM dont on avait fait le projet en classe de 3ème.
Je me précipitai en sa direction et en cet espace de temps, j'ai vu tout revivre en ma mémoire, la classe, le texte de MATEO FALCONE, l'idée de réalisation du film d'après l'oeuvre de Prospère MERIMEE,les préparatifs, les longues heures passées à faire le scénario. Bref, tout cela a peu d'importance, en regard du court métrage à réaliser.
Après avoir pris des rafraîchissements, nous montâmes dans la voiture pour visiter le village : MESKIANA, petite ville de 30 000 habitants est dotée d'un immense hôpital, de deux P.T.T., d'une O.N.R.A., d'une mairie, d'un syndicat. Calme, jolie avec ses plantations d'arbres, le visiteur s'étonnait de voir un village moderne. Chacun se plait à sa façon à Meskiana, les uns par amour de la nature, de la verdure, des rivières, des décors pittoresques, des immenses chaînes de montagnes des Nememchas. Un projet d'usine "SONALCO" est en train de se réaliser. La plus grande partie des jeunes est éduquée et poursuit des études.
Le lendemain, on partit pour voir nos fermes, toutes les deux plurent à notre metteur en scène, mais la dernière retint particulièrement son attention.
Le soir nous effectuâmes une veillée avec des gens du village venus se joindre à nous. Au programme : de la danse, des chants et des blagues diverses.
Le jour suivant nous partîmes pour faire des répétitions, malheureusement la présence de beaucoup de pistes nous fit perdre la route et nous nous trouvâmes, comme saint Exupéry, isolés du reste... du monde !
Tant de routes pour rien ! Quelle déveine ! Et dire que la ferme se trouvait à dix Km tout au plus de la ville. Nous finîmes par arriver, mais l’accueil fut défavorable : quatre chiens bien engraissés nous fîmes rebrousser chemin …jusqu'au au moment de leur enchaînement.Une 1ere phase commença. Après avoir répété toutes les scènes, nous rentrâmes en ville où une mauvaise nouvelle nous attendait : Ne touchez à Rien ! Ordre du Préfet !
Alors nous mîmes cap sur Ain Beida et après avoir vu le très compréhensif Sous-préfet, nous revînmes à Meskiana avec une autre âme.Enfin une autre veillée amicale réunit toute l’équipe du tournage.
Le jour d’après, temps nuageux, le Sirocco soufflait, les portes claquaient …Nous restâmes donc à la maison, point de tournage mais nous revîmes cependant nos rôles respectifs…
Samedi : temps peu ensoleillé mais calme. La caméra est mise en action : les scènes se déroulèrent parfaitement ; aucun incident technique à déplorer.
L’après midi : participation à une cérémonie de mariage.
Dimanche : le tournage continua…le film se termina par l’exécution de Fortunato.
Après un dernier adieu à ces lieux magnifiques, la journée s’acheva dans l’allégressegénérale.
Et c’est ainsi que se termina la semaine comme dans un rêve merveilleux, dont le film est témoin.
Les vacances de printemps prirent fin ainsi …Un jour, Monsieur Pirotte nous appela. Les élèves qui ont participé au tournage du film accoururent de toutes parts. Je sentis mon coeur se rompre. Nous allâmes admirer enfin notre travail. Chacun était satisfait, tandis que d'autres commençaient à regretter de n’être pas venus.
D’autres projets s’ouvrent devant nous…
Larbi HANNACHI
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